Thèse soutenue le 15 février 2022 pour obtenir le grade de docteur de la Communauté Université Grenoble Alpes - Spécialité : Chimie Biologie
Résumé :
La nanostructuration de surface aussi appelée nanopatterning est un point clé dans les domaines d’applications couvrant la microélectronique, le photovoltaïque ou encore les biocapteurs. Le but de nanostructurer une surface est d’augmenter la surface spécifique pour accroître les performances des appareils. Ceci est permis par la diminution de l’espace (appelé pitch en anglais) entre deux motifs adjacents créés par le nanopatterning de la surface. Malgré la constante amélioration des techniques de pointe utilisées actuellement pour la création de tels motifs, elles atteignent des limitations physiques et, de surcroît, deviennent très onéreuses. Ces principaux verrous peuvent être levés en utilisant une approche dite bottom-up en utilisant des auto-assemblages de molécules. Parmi les molécules présentant des capacités d’auto-assemblage, les protéines se distinguent par leur nature qui les rend intrinsèquement stables et robustes dans des conditions physiologiques. Cependant, les auto-assemblages protéiques décrits dans la littérature sont souvent des monocouches et, de ce fait, présentent peu de site de greffage ce qui limite leur application dans le domaine de la nanotechnologie. Dans ce travail, nous présentons un domaine d'oligomérisation protéique capable de s’auto-assembler, par des interactions tête-queue, créant ainsi une structure en nid d'abeille. Cette structure présente des dimensions en dessous de 10 nm. Nous avons montré qu’il était possible de moduler son ancrage sur différentes surfaces et qu’un pore de ce nid d’abeille était composé de 40 protéines empilées. De plus, il est possible de modifier les acides aminés présents à l’intérieur de ces pores sans modification de la structure en nid d’abeille. Nous avons aussi montré que la fonctionnalisation de cette nanostructure était possible en utilisant des ions métalliques divalents ou trivalents. Ceci ouvre la possibilité d’utiliser cette structure pour des applications dans la nanotechnologie. Dans ce cadre, nous avons évalué l’intérêt de son utilisation dans le cadre de deux types de biocapteurs : un biocapteur colorimétrique pour la détection de glucose et un biocapteur utilisant la résonance des plasmons de surface pour la détection de composés organiques volatiles. Ces résultats montrent le potentiel de ce nid d’abeille protéique pour nanostructurer des surfaces et ainsi améliorer les dispositifs déjà existants.
Jury :
Rapporteure : Madame Emmanuelle Laurenceau
Rapporteur : Monsieur Juan Elezgaray
Examinateur : Monsieur Franz Brickert
Examinatrice : Madame Sabine SzuNnerits
Examinatrice : Madame Marta de Frutos
Directeur de thèse : Monsieur Renaud Dumas
Co-ancadrant de thèse : Monsieur Pierre-Henri Elchinger
Mots clés :
auto-assemblage, protéines, bio-inspiré, nanotechnologie, biocapteur, greffage