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Cristian Suarez

ADF/cofiline, un facteur essentiel dans le contrôle de la dynamique de l’actine au cours de la motilité cellulaire.

Publié le 16 septembre 2011


Thèse soutenue le 16 septembre 2011 pour obtenir le grade de Docteur de l'Université Joseph Fourier de Grenoble I - Discipline : Physique pour les Sciences du Vivant

Résumé :
Durant mon travail de thèse, j’ai étudié le rôle central de l’ADF/cofiline, une protéine qui se lie au cytosquelette d’actine, décore spécifiquement les parties ‘âgées’ des filaments d’actine, diminue localement par un facteur 5 la rigidité du filament et provoque la fragmentation du filament à l’interface entre les sections nues et décorées. Dans ma première étude (Su​arez et al., 2011, Current Biology), j’ai utilisé la microscopie à onde évanescente et une ​ADF/cofiline fluorescente pour démontrer que l’ADF/cofiline est un marqueur de l’état nucléotidique (ATP, ADP-Pi ou ADP) des sous-unités d’un filament d’actine en cours de polymérisation. De plus, l’ADF/cofiline, en accélérant la dissociation du phosphate inorganique (Pi), limite la taille du cap ATP/ADP-Pi du filament d’actine, sans toutefois le réduire à une taille zéro. Des analyses statistiques sur filaments isolés établissent une corrélation parfaite entre la densité de fixation de l’ADF/cofiline et son efficacité de fragmentation. Paradoxalement, l’efficacité de fragmentation est maximale pour une densité d’ADF/cofiline de 0,5. Ceci est confirmé par des analyses supplémentaires qui montrent que les sites de fragmentation du filament coïncident avec la position des frontières entre zones décorées et zones nues. Les conséquences de ce dernier résultat paradoxal sont l’objet de ma seconde étude (McCullough et al., 2011, Biophysical Journal). En combinant différentes sources d’ADF/cofilines (vertébré et levure) et d’actines (vertébré et levure), nous montrons, sur les quatre couples actine-ADF/cofiline possibles, qu’il existe une très forte corrélation entre (1) l’efficacité de fragmentation (qui dépend de la combinaison entre actine et ADF/cofiline) et (2) la déformation du filament, mesurée à la frontière entre zone décorée et zone nue. Au cours de ma troisième étude (Reymann et al., 2011, Molecular Biology of the Cell), nous montrons que le mécanisme de fragmentation ADF/cofiline-dépendant, établi à l’échelle d’un filament isolé, peut s’appliquer aussi à l’échelle d’une comète d’actine qui comporte un réseau complexe de filaments.
Mon travail de thèse a montré que le mode d’action de l’ADF/cofiline se situe à l’intersection entre mécanismes microscopiques et macroscopiques, d’une part, et entre chimie et physique, d’autre part. Les caractéristiques microscopiques des interactions de cette protéine avec un filament d’actine isolé sont fondamentales pour expliquer des événements macroscopiques, comme la fragmentation de filaments ou de structures complexes. D’autre part, nous avons montré comment les propriétés chimiques de l’ADF/cofiline modifient les propriétés physiques locales du filament et conduisent à la fragmentation. L’ADF/cofiline a un rôle central pour l’intégration de mécanismes physico-chimiques, à l’échelle microscopique, afin d’assurer un comportement cohérent à l’échelle de la cellule.


Jury :
Rapporteur : Henry N. Higgs
Rapporteur : Cécile Sykes
Examinateur : Christophe Le Clainche
Examinateur : Franz Bruckert
Examinateur : Jean-Louis Martiel
Directeur de thèse : Laurent Blanchoin

Mots-clés :
Actine, cytosquelette, ADF/cofiline, motilité cellulaire

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