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Diane de Gouvion Saint Cyr

Décontamination de radionucléides dans des effluents liquides par une micro-algue : étude de faisabilité à l'échelle laboratoire et à l'échelle pilote

Publié le 6 juin 2014


Thèse soutenue le 06 juin 2014 pour obtenir le grade de Docteur de l'Université de Montpellier 1 - Spécialité : Génie des procédés

Résumé :
Les installations nucléaires sont génératrices de déchets liquides radioactifs qui doivent être traités avant leur rejet dans l’environnement. Le cobalt et l’argent radioactifs sont, après le tritium et le carbone 14, les principaux radionucléides rejetés par des réacteurs à eau pressurisée. Les traitements de décontamination d’effluents liquides actuellement mis en œuvre dans les installations nucléaires reposent sur des procédés physico-chimiques d’évaporation, de coagulation/floculation, de séparation de phase, de sorption et d’échange d’ions. Ces procédés conventionnels sont très efficaces mais présentent diverses limitations : ils ne retiennent pas ou peu le carbone 14 et, en situation accidentelle, ils ne sont pas faciles à mettre en œuvre pour traiter de grands volumes. Le développement de procédés innovants palliant à ces inconvénients est donc nécessaire. Les technologies de bio-remédiation pourraient être une alternative intéressante dans le secteur nucléaire mais très peu de procédés ont été proposés. Ce travail vise ainsi à développer une filière de traitement d’effluents nucléaires originale basée sur l’action d’une micro-algue photosynthétique, Coccomyxa actinabiotis, résistant aux rayonnements ionisants et accumulant les radionucléides et métaux toxiques. Les réflexions menées en collaboration avec les différents acteurs du projet ont permis d’établir un cahier des charges pour concevoir la filière de traitement et réaliser un pilote en tenant compte des contraintes associées au milieu nucléaire et à l’utilisation d’une matrice biologique. La filière est organisée en plusieurs opérations incluant d’une part la production et la récolte des micro-algues et d’autre part la décontamination de l'effluent. La faisabilité de chacune de ces opérations est tout d’abord étudiée à l’échelle laboratoire. Ainsi, les conditions opératoires et les outils de suivi, de contrôle, et d’optimisation relatifs aux étapes de (i) production de biomasse algale, (ii) séparation et/ou concentration de la biomasse par microfiltration et (iii) décontamination de l’effluent, en particulier l’élimination de l’argent 110m, du cobalt 60 et du carbone 14, sont recherchés. Le montage de la filière complète est ensuite proposé ; basée sur les résultats obtenus à l’échelle de laboratoire, la faisabilité de la bio-décontamination de radionucléides par la  micro-algue à l’échelle pilote est également étudiée et démontrée. Ce travail de recherche permet donc d’envisager le développement d’une filière innovante de traitement des effluents liquides d’industries nucléaires et confirme la potentialité de certaines micro-algues à assurer l’élimination de polluants ciblés.

Jury :
Rapporteur : M. Pontié
Rapporteur : M. Schwiztguébel
Examinateur : M. Schrive
Examinateur : M. Farhi
Examinateur : M. Desbrières
Directeur de thèse : Christelle Wisniewski
Co-encadrante : Corinne Rivasseau

Mots-clefs :
Traitement d’effluents nucléaires, bioprocédé, micro-algue, microfiltration