Son nom : Coccomyxa actinabiotis. Cette petite algue unicellulaire, qui vient d'être découverte, peut résister à une irradiation de 20 000 Gy, soit 2000 fois plus que la dose létale pour l'Homme. Il s'agit du premier organisme eucaryote ^[2] connu supportant d'absorber des rayonnements ionisants aussi puissants. Jusqu'ici, seules des bactéries telles Deinococcus radiodurans en étaient capables. Nous avons observé que deux semaines suffisent à Coccomyxa actinabiotis pour retrouver une croissance normale après une irradiation de 10 000 Gy. Autre atout de cette microalgue : elle concentre les radionucléides. Elle s'avère en effet 10 000 fois plus radioactive que l'eau de la piscine de refroidissement car elle peut emmagasiner la majeure partie des radionucléides présents dans l'eau, à savoir entre 80 et 100 % de l'argent, du césium, du zinc, du cobalt, de l'uranium et du carbone 14. Cette efficacité est comparable à celle des procédés physico-chimiques classiquement utilisés pour la décontamination ?

D'où l'idée d'exploiter cette algue afin de dépolluer les effluents radioactifs, à l'intérieur ou en sortie des installations nucléaires ou lors d'une contamination accidentelle de l'environnement. Un bioréacteur pilote a été monté par le CEA et l'Institut Laue-Langevin pour fournir une preuve de concept ; il permettra d'optimiser une stratégie de bioremédiation. En outre, les chercheurs souhaitent décrypter les mécanismes biochimiques et génétiques mis en place par Coccomyxa actinabiotis pour résister aux irradiations et concentrer les radionucléides.